En ce dimanche gris et pluvieux, nous nous sommes préparés à la venue d’Irène, l’ouragan qui balaye actuellement la côte est des Etats-Unis et arrive chez nous en déversant ses tonnes de pluie.
A l’Espace Shawinigan, l’artiste Richard Purdy nous fait baigner dans son univers au sens propre comme au figuré. C’est en effet les pieds dans l’eau que la visite de l’exposition se fait. Une vaste pièce, dans l’ancienne usine de fabrication de fils d’aluminium, accueille quelques 1000 tableaux de l’artiste, accrochés... à l’envers ! Et c’est là toute l’originalité de cette exposition : les tableaux se regardent dans le reflet de l’eau à nos pieds. On joue avec les reflets, les miroirs, les ondes provoquées par nos pas et l’on anime les personnages des tableaux. Une approche artistique vraiment sympathique ! Le reflet est tellement beau qu’on en a presque le vertige. Les tableaux sont disposés pour reproduire cette ligne de profondeur qui permit enfin aux peintres de reproduire la perspective. Plus on avance, plus les tableaux semblent s’enfoncer profondément dans l’eau.
La visite se poursuit par un passage dans le futur. L’an passé, en vidant l’eau des bassins, ils ont découvert qu’elle s’écoulait dans des corridors souterrains totalement inconnus. En attendant d’exposer leurs découvertes, nous passons par un petit bout de ce labyrinthe où l’artiste a imaginé le futur de Shawinigan : le métro, l’ours noir à 5 pattes, les Jeux Olympiques, l’herbe à puce tueuse et le premier concert d’extra-terrestres !
Ensuite, retour en arrière, dans la salle où flottent des milliers de petits objets fluorescents, tels des étoiles et planètes au moment du Big Bang. Les pieds toujours dans l’eau, on s’amuse des effets de nos pas et on crée notre univers.
Enfin, la dernière salle est... renversante ! Des sapins sont suspendus au plafond et des oies sauvages, à l’envers, puisque tout se reflète dans l’eau sous nos pieds. On a l’impression de survoler la forêt boréale et ça me rappelle le Futuroscope où l’on survolait la forêt, en compagnie de papillons, l’écran géant étant sous nos sièges.
Voilà donc encore une exposition qui déroute et permet l’approche de l’art de façon originale et ludique !