lundi 25 octobre 2010

Visites en stock 2/3

La visite du musée des Ursulines était assez rapide, alors j’ai poursuivi, à quelques pas de là, rue Bonaventure, par la visite du

Manoir Boucher de Niverville 
La particularité de ce manoir est que sa construction est d’inspiration normande. Normal, les normands sont arrivés parmi les plus nombreux des premiers habitants de Nouvelle-France. A part cela, ça ne m’attirait pas tant que ça cette visite et encore une fois j’ai été bien surprise !

J’ai rarement vu des musées aussi ludiques que ceux que je visite ici. Les informations sont concises, claires et surtout présentée de façon à ne pas nous lasser, à donner envie de lire. Elles sont écrites dans les assiettes, sur la table, dans la commode, sur les draps et ponctuées de petits quizz (par exemple sur les métiers d’autrefois), d’outils sonores et vidéos. J’ai même récupéré des recettes de l’époque ! Anguille à l’étuvée (1670), potage à la citrouille (1700), hypocras (1700), beignets de pommes au fromage (1755)...

Ce manoir est l’occasion de présenter la vie des bourgeois de l’époque et de la mettre en perspective de la vie des autres habitants : mobilier, repas, loisirs, vêtements, coutumes et mœurs (par exemple concernant le mariage, le baptême, les rôles de chacun...). C’est le plus ancien bâtiment de Trois-Rivières. C’était très enrichissant et à l’occasion je tâcherais de vous raconter un peu de l’histoire de Trois-Rivières car j’ai trouvé un livre sur les 375 ans de la ville, super intéressant !


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Pour l’historique, je vais pas trop me casser la tête, celui du site est très bien !

Historique du manoir

Une histoire plus que tricentenaire
Le 5 mai 1646, François de Champflour, commandant de Trois-Rivières, reçoit une terre. Trois ans plus tard, son fief passe aux mains de Jacques LeNeuf de la Potherie, un marchand de fourrures qui sera plusieurs fois gouverneur suppléant de Trois-Rivières. Celui-ci acquiert alors une terre supplémentaire, nommée terre d’Amiot, étendant ainsi sa seigneurie à près de 90 arpents. En 1668, il y construira un corps de logis en colombage à deux étages ainsi qu’une boulangerie, une grange, une étable, un moulin à farine, de même que d’autres bâtiments nécessaires à sa subsistance et celle de ses censitaires. Naîtra alors le manoir dans sa première version.
 
En 1729, le fief de la Potherie et son manoir sont acquis par l’officier de marine et seigneur de Sainte-Marguerite, François Chastelain. Il fera des modifications majeures au manoir par un agrandissement substantiel qui lui donnera la forme que l’on lui connait actuellement. Il fera don de celui-ci à sa fille Marie-Josephte lors de son mariage avec Joseph-Claude Boucher de Niverville. Le manoir prendra alors son appellation présente. À la mort du célèbre militaire en 1805, la bâtisse sera conservée par ses héritiers pendant plusieurs décennies.
 
Le manoir verra ensuite défiler une série de propriétaires et leurs familles. Le lieu sera miraculeusement sauvé des flammes du désastreux incendie de 1908, ce qui lui confère une importance notable vu la disparition de nombreuses bâtisses patrimoniales. Malgré ce sauvetage, le futur du manoir n’est pas assuré. Abandonné pendant plusieurs années, il échappera aux pics des démolisseurs en 1940 grâce au Comité du troisième centenaire de Trois-Rivières qui en prendra possession.
 
 
Un monument historique
Le 30 mars 1960, le manoir sera classé monument historique et restauré 11 ans plus tard par la Commission des monuments historiques du Québec. Une aire de protection et un site archéologique euroquébécois lui seront alors associés. Les vestiges qui y ont été trouvés ont d’ailleurs contribué à la restauration du manoir et à comprendre son évolution et les techniques utilisées lors de sa construction.
 
Le manoir Boucher de Niverville est un élément majeur du patrimoine trifluvien. Reconstitué dans son état presque original, il est le témoin bâti de l’époque de la Nouvelle-France, période révolue, mais qui a marqué irrémédiablement le Québec.
 
Le manoir Boucher de Niverville en 1880
Collection de la Société de conservation et d’animation du patrimoine de Trois-Rivières

Le manoir Boucher de Niverville en 1933
Archives du Séminaire de Trois-Rivières, cote: FN-0064-61-05.

Le manoir Boucher de Niverville en 2009
 
 
Derrière un nom, un homme
Né en 1715, Joseph-Claude Boucher de Niverville est issu d’une famille notoire de Trois-Rivières. Descendant du gouverneur de Trois-Rivières, Pierre Boucher, et fils du sieur de Niverville, Jean-Baptiste Boucher, il était promis à un avenir confortable. Ce qui ne l’empêcha pas de travailler durement, d’abord comme cadet de son père puis comme enseignant, lieutenant, interprète, juge de paix pour, enfin, devenir colonel.
 
Militaire de carrière, il sera très actif dans la région de Calgary où il établira de nombreux postes et forts. Il s’illustrera également de 1757 à 1759 au fort William-Henry, ce qui contribuera grandement à ce qu’il reçoive la croix de Saint-Louis lors d’un exil obligé en France en 1761. De retour à Trois-Rivières après trois ans, l’armée britannique lui confiera le commandement de la milice locale. C’est sous ses ordres, avec l’aide d’Antoine Gauthier, qu’il bloquera les troupes américaines lors de la bataille de Trois-Rivières en 1776.
 
Connaissant la langue des Abénakis, le sieur de Niverville sera nommé surintendant de cette nation amérindienne. Périodiquement dans l’année, les vastes et belles pelouses entourant le manoir étaient donc hôtes des Amérindiens qui venaient y chercher l’aide gouvernementale et y dresser leurs tentes blanches. Des marchés importants entre Amérindiens et colons s’y sont également déroulés.

 

3 commentaires :):

Ettoya a dit…

Vive les Normands fiers bâtisseurs de la Nouvelle-France et c'est pour cette raison que je suis aussi fier de mes ancêtres Thomas Hayot originaire de Soligny-la-Trappe né en 1609 ainsi que de son épouse Jeanne Boucher qui elle était originaire de Mortagne-au-Perche et née en 1607, ils se marièrent le 15 juillet 1626 et arrivèrent en Nouvelle-France en 1637 où ils s'établirent à Beauport (Ville de Québec).Merci pour cet héritage.

fanfan a dit…

Avec toutes ces visites tu vas devenir une véritable encyclopédie

Chichi a dit…

Merci à toi pour toutes ces précisions ! Il en fallait du courage pour prendre un bateau,(sur)vivre pendant plusieurs semaines au milieu de l'océan et s'en aller vivre en terre inconnue et dangereuse !

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