vendredi 5 novembre 2010

Visites en stock 3/3

l_borealis l_borealis-entreeJe termine cette série de visites par celle du tout nouveau centre Boréalis, ouvert début septembre.

Aménagé sur l’ancienne usine de filtration des eaux, la Canadian International Paper, à la croisée de la rivière St Maurice et du fleuve St Laurent, ce site est une occasion unique de remonter au temps de la drave, des pitounes qui envahissaient la rivière et des pâtes à papier qui ont fait de Trois-Rivières la capitale mondiale du papier.

Depuis l’époque amérindienne, la position géographique de la ville - au confluent de cours d’eau dominants - fait de ce lieu un important poste d’échange et un endroit idéal pour le commerce. D’ailleurs, dans le livre sur les 375 ans d’histoire de la ville, on y apprend que Trois-Rivières était tout à fait désignée pour devenir la capitale de la Nouvelle France. Les nobles en ont décidé autrement... Au milieu du 19è siècle, la ville accueillit ainsi plusieurs scieries, nouveau symbole de la prospérité économique mauricienne. S’en suivra au 20è siècle, l’arrivée de l’industrie des pâtes et papiers, propulsée par la demande sans cesse croissante en papier journal.

L’usine où a été aménagée  le centre Boréalis, a été construite au début des années 1920. Elle servait à pomper, à filtrer et à entreposer l'eau qui alimentait quotidiennement la papeterie. Au milieu des années 50, elle pouvait traiter quotidiennement plus de 20 millions de gallons d'eau afin d'assurer la production des 1000 tonnes de papier journal par jour.

Au fil des ans, elle a conservé un degré élevé d'authenticité, puisque son architecture et ses mécanismes internes ont été préservés. Qui plus est, l'usine de filtration est, à ce jour, un des seuls bâtiments encore existants à pouvoir témoigner de la naissance des pâtes et papiers à Trois-Rivières. En 2006, elle a été désignée comme site du patrimoine par la Ville de Trois-Rivières.

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Le puits de pompage et la salle des pompes où un modèle réduit nous explique le mécanisme de filtration.

 

Encore une fois, la présentation de cette tranche d’histoire est tout à fait remarquable : présentation attrayante et ludique, outils modernes, explication claires et concises...

 

P1020614Quelques objets en vitrine qui servaient aux bûcherons et aux draveurs, ces personnes qui conduisaient les pitounes. Au-dessus de la vitrine, des vidéos présentent des anciens employés racontant leur travail, leur quotidien et leurs petites anecdotes (et le haut-parleur est suspendu dans un bulle directionnelle !).

L’hiver, les bûcherons débitaient les arbres et entassaient les bûches au bord des cours d’eau généralement. Au printemps, avec la fonte des glaces, le courant des rivières servait de transporteur puissant mais dangereux. C’est la drave. Convoyées sur la rivière Saint Maurice, les draveurs accompagnaient ces pitounes jusqu’au scieries aux abords du fleuve où il fallait les retenir et les entreposer le temps qu’elles soient utilisées. La pression exercée étant énorme, il n’était pas rare que le tout cède...

P1020623_C’était un métier des plus dangereux,  entre les membres broyés, l’utilisation de dynamique pour faire céder les “bouchons” et le risque de noyade omniprésent. Pourtant, ils étaient plus de 2000 à exercer ce métier chaque année. Les draveurs veillaient à ce que les pitounes suivent leur chemin et ne bloquent le cours d’eau en créant une embâcle.

La drave, diminue à partir de la deuxième moitié du 20è siècle et est finalement interdite en 1995 à cause de la pollution des eaux qu’elle provoque. Vers 1998, la rivière est nettoyée des billots.

 

P1020616L’exposition nous présente alors un modèle réduit d’une presse à papier, celle sur laquelle les élèves apprenaient le fonctionnement. La pâte y entrait visqueuse et pleine d’humidité (je ne sais plus le pourcentage, désolée...) pour en ressortir après pressage, séchage et lissage en un immense rouleau de feuille en papier. Le truc étonnant c’est que les ouvriers pouvaient juger de la qualité et du degré d’humidité du papier rien qu’au son que produisait le rouleau lorsqu’ils le frappaient d’un petit marteau !

 

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Enfin, cette industrie était au cœur de la vie trifluvienne de l’époque. Avec les cinq usines que la ville comptait, il a fallu loger les ouvriers, d’où la naissance de quartiers à faibles loyers, particulièrement insalubres par la même occasion. Les industries cherchaient à garder leurs employés en leur offrant des extras : équipe de hockey, bonus en argent (mais utilisable uniquement dans leurs magasins !)

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P1020613 Petit clin d’œil pour terminer cette visite : si vous tapez “pitoune” dans google et que vous cherchez des images, vous serez assez surpris du résultat... C’est qu’une pitoune, ben c’est aussi une fille un peu légère... 

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