jeudi 21 juin 2012

S’installer au Canada

Voici un article bien écrit pour expliquer notre parcours d’immigrant ! L’Express édite chaque année la bible en la matière : “S’installer et travailler au Québec” que je recommande très fortement à toute personne qui envisage un séjour autre que touristique !

http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/depart-au-canada-un-parcours-balise_1029713.html

 

Provisoire ou permanente, l'installation au Canada ne s'improvise pas. Les démarches sont longues, coûteuses et plus complexes qu'on ne le croit. Avis aux candidats: il faut être motivé !

Départ au Canada: un parcours baliséLe Canada est un des rares pays d'immigration dans le monde. Son économie se porte plutôt bien, mais sa population vieillit et peine à se renouveler. Le contexte est donc favorable à l'accueil de nouveaux arrivants. Le pays entend toujours recevoir environ 250 000 immigrants permanents chaque année. Même si sa politique d'immigration massive commence à faire un peu moins l'unanimité dans l'opinion publique, et malgré l'annonce récente d'un fléchissement des quotas annuels d'immigrants au Québec uniquement, (de 54 000 en 2010 à 50 000 par an pour 2012-2015). 

Chaque année, environ 4000 Français et tout autant d'Algériens et de Marocains (un peu plus de 8500 au total, chiffres 2009 du ministère de l'Immigration du Québec) arrivent au Québec et forment le trio de tête des immigrants dans la Belle Province.

Des critères de sélection stricts

Mais n'immigre pas qui veut. Le pays à la feuille d'érable a établi des critères de sélection stricts et les démarches pour obtenir un visa de résident permanent sont longues et relativement onéreuses. Il ne suffit pas de prendre la décision de partir. Il faut s'armer de patience et se préparer sérieusement. Première information à connaître: les démarches d'immigration pour le Québec et celles pour les autres provinces ne sont pas identiques. En effet, la Belle Province détermine ses propres critères de sélection. 

Une fois admis, bien sûr, l'immigrant peut vivre où il l'entend dans ce vaste pays. Mais au départ, les formalités sont différentes. Rien ne sert d'aller à l'ambassade du Canada si vous souhaitez vous établir au Québec, au moins les premiers temps. C'est au Bureau de l'immigration du Québec à Paris, le BIQ, qu'il faut vous adresser. Il gère les demandes de presque tous les pays européens et d'une partie de l'Afrique. Voici, étape par étape, tout ce qu'il faut savoir sur les démarches d'immigration permanente. Suivez le guide!

Les bonnes questions à se poser :

Pourquoi immigrer ? Avez-vous un vrai projet? Même si vous pensez qu'il s'agit seulement d'une immigration économique, c'est un véritable changement de vie! La résidence permanente est-elle ce qu'il vous faut? Pourquoi ne pas partir d'abord avec un permis provisoire (lire pages suivantes)? Prenez le temps de vous informer.

Avez-vous le bon profil ? Allez-vous trouver un emploi facilement? Et votre conjoint? Votre profession est-elle régie par un ordre professionnel? Fait-elle partie de la liste officielle des emplois recherchés? Seriez-vous capable d'accepter provisoirement un job qui ne correspond pas à vos compétences ou même à votre secteur?

Où s'installer ? Le Canada est un vaste pays: 10 provinces, 3 territoires, autant de bassins d'emploi, de climats et de paysages différents. Le Québec est bien sûr une option "naturelle" mais peut-être vos aspirations professionnelles ou privées trouveront-elles à s'épanouir en Colombie Britannique, en Ontario ou en Nouvelle-Ecosse. 

 

Je veux m'installer dans la Belle Province... Québec

Etape 1: J'évalue ma candidature

Anonyme et gratuite, l'Evaluation préliminaire d'immigration en ligne (EPI) permet d'estimer vos chances d'admission dans la Belle Province au titre de travailleur qualifié (la majorité) ou de travailleur autonome (un statut qui correspond en fait à celui de petit entrepreneur et oblige à un apport financier plus important. Si vous êtes simplement freelance, vous pouvez demander sans problème votre visa au titre de travailleur qualifié). Des points sont attribués en fonction de la formation, de l'expérience professionnelle, de la connaissance du français, ou des liens existants avec le Québec (séjours, parents). La province a listé 35 domaines de formation en rapport avec les demandes à court et moyen terme. Etre diplômé en technologie du génie civil, technique de laboratoire ou en soins infirmiers, par exemple, apporte 12 points (sur une soixantaine à obtenir). Bon à savoir: l'absence d'expérience professionnelle n'est plus un critère éliminatoire. Attention, rien ne sert d'embellir le portrait, il vous sera demandé des preuves plus tard... "L'EPI est conforme à la grille de sélection, prévient Eve Bettez du Bureau de l'immigration du Québec (le BIQ), à Paris. En cas d'avis défavorable, il ne faut pas se lancer."

Etape 2: Je demande le certificat de sélection du Québec

Si vous avez le nombre de points nécessaires à l'EPI, vous pouvez déposer une demande de Certificat de sélection du Québec (CSQ) auprès du BIQ. Le formulaire est téléchargeable en ligne, il reprend les questions figurant dans l'EPI, mais de manière plus approfondie : historique des études suivies, des emplois occupés durant les cinq dernières années, des lieux de résidence, évaluation du niveau de langue. Accompagnant la demande officielle, la Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise, un document solennel par lequel le candidat à l'immigration s'engage à vivre dans le respect de ces valeurs et à apprendre le français. C'est dire si la maîtrise du français, langue officielle du Québec, constitue un élément favorable. Le candidat fournit également un contrat attestant de son autonomie financière durant les trois premiers mois suivant l'établissement dans la province. Par ailleurs, si le métier exercé est réglementé au Québec, vous devrez attester avoir bien pris connaissance des conditions d'emploi liées à l'ordre professionnel concerné.

Enfin, en complément du dossier, des copies certifiées conformes de documents attestant de votre parcours scolaire et professionnel devront être présentées : certificat de naissance, livret de famille, diplômes, relevés de notes, CV, attestations de travail des cinq dernières années, etc. Au cours de cette étape, des frais sont exigés pour le traitement de la demande. Attention: ils sont non remboursables, d'où l'intérêt de suivre les préconisations obtenues à la suite de l'EPI.

Etape 3: Je suis sélectionné

La sélection se fait soit sur dossier, soit sur entretien. C'est le cas d'un postulant sur deux. "Les services d'immigration vérifient les éléments du dossier, le projet professionnel et l'adaptabilité du candidat. N'attendez pas d'obtenir le CSQ pour préparer cet entretien. Montrez que vous savez où vous mettez les pieds en commençant vos recherches : conditions d'accès à l'emploi, démarches en vue de trouver un travail, etc.", conseille Eve Bettez. Une fois le candidat sélectionné, le CSQ est délivré dans les 4 à 6 mois qui suivent. 

Fin 2010, a été instauré le Placement en ligne international (PELI), un nouveau service destiné aux candidats en possession du CSQ. "Ces derniers peuvent s'inscrire en ligne pour être mis en relation avec des employeurs afin de trouver un emploi et accélérer leur venue dans la province. A condition qu'une entente écrite ait été conclue entre le candidat et l'employeur et approuvée par les autorités."

Etape 4: Je demande le visa de résidence permanente

Bien que le Québec ait tout pouvoir de sélection, l'admission finale, le visa de résidence permanente (RP) est délivré uniquement par les autorités fédérales (via l'ambassade du Canada). Celles-ci effectuent des vérifications de sécurité et sanitaires. A noter : depuis le 1er avril 2011, il n'y a plus de date limite pour déposer la demande auprès des autorités fédérales. Le bureau des visas réceptionne le dossier, vérifie les documents fournis, et vous informe par lettre que votre demande va être traitée. Un numéro est attribué, permettant de suivre en ligne l'état de la demande. Une fois le visa reçu, vous avez un an pour le valider sur le sol québécois. En attendant, il faudra passer la visite médicale obligatoire (voir les étapes 4 et 5 des démarches au Canada).

Frais

Frais de dossier CSQ, Québec: (non remboursables): 395 $ CAN (environ 285 euros); 152 $ CAN pour le conjoint de fait et les autres accompagnants. Réserve financière obligatoire: 2800 $ CAN (environ 2000 euros) pour une personne seule.

Canada, frais de traitement: (lors de la demande au BRC), remboursables si non admis: 550 $ CAN (environ 395 euros) ; 1100 $ CAN pour un couple / 150 $ CAN par enfant à charge. Réserve financière obligatoire sauf en cas d'offre d'emploi :11 115 $ CAN (environ 8000 euros) 13 837 $ CAN pour un couple.

Frais communs/Frais d'émission du visa:490 $ CAN (environ 352 euros) 980 $ CAN pour un couple

Visite médicale: entre 150 et 180 euros (non remboursés)

 

Je choisis de vivre dans les autres provinces...

Etape 1: Je vérifie si je suis admissible

Comme pour le Québec, vous devez tout d'abord vérifier si vous avez le bon profil pour immigrer comme "travailleur qualifié" (la catégorie la plus courante même s'il en existe d'autres, comme celle d'investisseur) au Canada, hors Québec. Il faut donc remplir une première évaluation en ligne dite "d'admissibilité" sur le site de Citoyenneté et Immigration Canada. Pour que la demande soit ensuite traitée, il faut avoir une offre d'emploi permanent. Si ce n'est pas le cas, vous devez obligatoirement justifier au minimum, dans les dix dernières années, d'une année d'expérience dans l'une des professions admissibles au Canada. Celles-ci sont actuellement au nombre de 29 (cuisiniers, plombiers, grutiers, électriciens industriels, psychologues, pharmaciens, médecins spécialistes, architectes... etc.). "Il s'agit de professions en pénurie dans toutes les provinces dont la liste est modifiable d'une année sur l'autre", précise Louise Van Winkle, de l'Ambassade du Canada à Paris. Attention, cette expérience est un critère éliminatoire, que vous déteniez ou non une offre d'emploi. Les critères de sélection ont été durcis avec l'établissement d'un plafond annuel des demandes traitées. "Bien que la politique d'immigration demeure inchangée, le gouvernement fédéral a décidé de limiter le nombre de nouvelles demandes en fonction de la capacité de traitement de demandes par nos bureaux des visas", explique Louise Van Winkle. De juin 2010 à fin juin 2011, seules 20 000 demandes sans offre d'emploi ont ainsi été traitées, à raison de 1 000 par profession prioritaire. Si vous ne remplissez pas les critères, pas de panique, tout n'est peut-être pas perdu: il existe des alternatives comme le Programme des candidats des provinces ou la catégorie de l'Expérience canadienne.

Etape 2: Je teste mon profil

Une fois l'admissibilité établie, le candidat à l'immigration peut se soumettre, à titre indicatif, au test d'autoévaluation disponible en ligne, afin de conforter son choix. Les candidatures sont évaluées en fonction de 6 facteurs de sélection: études, connaissance des langues officielles, expérience de travail, âge, emploi réservé, capacité d'adaptation. Des points sont attribués en fonction des réponses. Etre âgé de 21 à 49 ans, avoir déjà travaillé ou étudié au Canada, avoir un parent installé ou encore une offre d'emploi réservée constituent un ensemble de critères très favorables. 

Mais c'est la note globale qui compte. Si elle est inférieure à la note minimale requise, il est préférable de ne pas envoyer de demande, celle-ci risquant de ne pas aboutir.

Etape 3: Je remplis mon dossier

La demande doit être envoyée au bureau de réception centralisée (BRC) de Sydney, en Nouvelle-Ecosse. Le dossier est constitué d'un certain nombre de formulaires à remplir et de documents (copies ou originaux) à fournir, comme des relevés de notes, des diplômes, des contrats de travail, des lettres de recommandation, etc. Soyez armés de courage car il vous faudra remonter jusqu'à vos 18 ans et veiller à ne pas laisser de période vide ! Enfin, vous devrez prouver vos compétences linguistiques en fournissant les résultats du test linguistique en français ou en anglais, l'une ou l'autre pouvant être choisie comme langue principale. Notez que si le français est choisi, les personnes de langue maternelle française doivent tout de même passer le Test d'évaluation de français (TEF). Les frais de traitement seront acquittés à ce moment-là (voir encadré page précédente).

Etape 4: J'attends la réponse du Bureau de réception centralisée

Le BRC s'assure que tous les documents requis sont fournis et remplis correctement, puis évalue si la demande est recevable. Dans le cas contraire, une lettre est envoyée, expliquant le non-traitement de la demande et confirmant le remboursement des frais. Si la demande répond aux exigences de traitement, elle sera évaluée selon les critères cités dans les étapes 1 et 2, et envoyée directement au bureau des visas concerné pour un traitement approfondi.

Le BRC informe le requérant par une lettre que sa demande est recevable et que le dossier a été transmis au bureau des visas.

Etape 5: J'obtiens mon visa

Le Bureau des visas procède à la sélection en fonction des 6 facteurs (voir étape 2). S'il est retenu, le demandeur est invité à passer une visite médicale. Ensuite, une vérification de sécurité est effectuée. Une fois le dossier transmis à l'ambassade, le délai est de 6 à 12 mois pour l'obtention de la RP. Le bureau des visas envoie une lettre informant que le visa est prêt à être émis. Le demandeur doit alors se rendre à l'ambassade muni de son passeport ou l'envoyer par courrier. Il faut enfin valider la résidence permanente en entrant sur le territoire canadien au plus tard dans l'année qui suit la date de la visite médicale. Une carte de résidence permanente est délivrée quelques semaines après l'arrivée.

 

Pour en savoir plus...

Bureau d'immigration du Québec (BIQ)87-89, rue de La Boétie 75008 Paris Tél : 01 53 93 45 45 www.immigration.quebec.fr

Ambassade du Canada.Service Visas et immigration37, avenue Montaigne 75008 ParisTel : 01 44 43 29 16 www.amb-Canada.fr

Citoyenneté et Immigration Canada www.cic.gc.ca

3 commentaires :):

Unknown a dit…

Oh lala, ça me rappelle de mauvais souvenirs tout ça!! Héhé! Bien contente d'en être sortie!! :)
Et bravo pour la rédaction de cet article qui va sûrement aider quelques futurs immigrants.

Chichi a dit…

Oui je l'ai lu sur le site de l'Express et par peur de le voir disparaître, j'ai préféré le recopier et mettre le lien !

supakAt a dit…

oui, contente que tout ça soit derrière moi ;)

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