samedi 7 janvier 2012

J’ai testé pour vous... les urgences !

Ah ah, ça donne envie, hein ?? Mais pour ceux qui ne le savent pas encore, les urgences au Québec ont encore moins bonne réputation que les urgences en France, c’est dire...

En fait, j’avais déjà testé, en septembre dernier, pour un problème à un œil, mais j’avais du repartir avant de voir un médecin car je travaillais. L’idée quand tu vas aux urgences, c’est de prévoir ta journée entière.

En fait, le problème n’est pas que le service soit mal organisé ou que les gens ne soient pas compétents, loin de là, mais il n’y a pas assez de médecins, surtout de médecins de famille (l’équivalent de nos généralistes). Il y a ainsi énormément de gens qui n’ont pas de médecin traitant et qui n’en auront probablement jamais, comme moi. Il n’y a même pas vraiment de liste d’attente pour en avoir. Et même le fait d’avoir un médecin de famille ne te permet pas d’aller le consulter au pied levé pour une grippe ou un bobo quelconque. Pour avoir un simple rendez-vous il y a plusieurs mois d’attente. C’est presque comme les ophtalmologistes en Normandie, il faut prendre son rendez-vous annuel, un an et demi en avance !

Voilà comment, juste pour avoir un médicament qui n’est délivré que sur ordonnance, tu te retrouves aux urgences pour la journée ! Ou alors, quand tu as un bobo que tu voudrais faire contrôler par un médecin. En septembre dernier, quand on est parti camper au Lac St Jean, le crochet en plastique au bout d’un tendeur de la tente m’est revenu en plein dans l’œil. Ca m’a fait super mal et je n’y voyais rien pendant quelques minutes. Mais depuis j’ai des flashs récurrents qui parcourent le bas de mon œil. Comme ça m’inquiétait quand même un peu, j’aurais aimé faire voir ça à un médecin. Voilà pourquoi j’avais passé une matinée aux urgences avant de laisser tomber pour aller travailler. J’irai voir un ophtalmologiste un de ces quatre.

J’en viens enfin au sujet du jour : le vrai test !

L’incident : jeudi soir, je passe le balai dans le café. Pour ça, je déplace les tables et les chaises, le balais dans une main, l’autre qui opère. Là a été mon erreur, car une des tables a basculé et m’a échappé : elle est tombée directement sur mon pied. Sauf que ce sont des grosses tables bien lourdes et ça m’a fait super mal ! Sur le coup, ça m’a un peu sonné, genre un coup d’adrénaline et j’ai pris sur moi la douleur en me disant que ça allait passer (comme quand tu te cognes quelque part). Mais après avoir fini de balayer la salle, je commençais à avoir vraiment mal et puis ça avait bien gonflé. Le lendemain mon pied était bleu mais je n’avais pas le choix d’aller ouvrir le café. Je me suis fait remplacée pour le restant de la journée et on est parti aux urgences.

Les urgences : arrivés à 8h30, il y a déjà au moins 60 personnes ! Tellement pleines, qu’on ne trouvait même pas les sièges rouges réservés aux personnes qui attendent d’être “triées”. Là, on comprend que les gens qui arrivent avant 8h prennent un numéro et qu’il faut qu’on attende d’abord que ces 60 personnes là, soient passées, puis que la quinzaine de personnes sur les chaises rouges passent au triage, avant d’être enfin enregistrée !

Ca nous a mené comme ça jusqu’à 11h45, avant que je passe au triage. C’est-à-dire qu’à cette étape, l’infirmière qui te reçoit évalue ton cas et te classe par ordre de priorité. Elle m’a rempli la déclaration d’accident du travail et m’a envoyée directement passer une radio.

Après la radio, je suis allée faire ma carte d’hôpital et on s’est ré-assis en salle d’attente. On pensait en avoir encore pour 2 heures, mais mon cas devait pas être si grave (ce qui est quand même rassurant). On a donc eu le loisirs d’observer la population présente et de discuter parfois avec des gens. Certains étaient là depuis 6h, juste pour récupérer une ordonnance et pouvoir aller chercher un médicament ! Il y avait aussi une dame avec sa petite fille, depuis 6h45 aussi. Ils ne sont passé que vers 17h !

Notre tour est finalement venu : 18h15, je rencontre le médecin. Le hasard fait qu’il s’agit d’un client ! Mieux, c’est un français et je lui avais donc déjà parlé : un havrais qui a travaillé un  temps à J. Monod !

Pour la fin de l’histoire passionnante de ma mésaventure : le pied n’est a priori pas cassé, mais les ligaments ont été écrasés, c’est pour ça que je peux pas vraiment marcher. Il veut m’arrêter 6-8 jours, mais ça ne me tente pas, car comme je suis gérante, ça va être à moi de trouver à me faire remplacer. En plus, j’estime être capable de faire des travaux assise au bureau, donc une bonne partie de ma gestion. Donc je repars avec un arrêt de travail avec autorisation de travaux légers pour 8 jours et un pansement à l’alcool à 70° à garder 10 minutes (à faire 3 fois par jours).

Conclusion : la prochaine fois que j’aurai à aller aux urgences, ce sera en ambulance, sinon, mieux vaut endurer et se débrouiller ! Dans mon cas, je n’avais pas le choix car c’était un accident du travail. Bon, en fait, tous les gens présents n’avaient eux non plus pas le choix, c’est ça le problème !  Alors, j’ai fait comme tous les québécois, j’ai patienté 10h (heureusement que mon chéri était là !), tout en jacassant sur ce dysfonctionnement et en espérant qu’il soit résolu, un jour... si possible avant que j’ai besoin d’y retourner !

5 commentaires :):

supakAt a dit…

Oh la la ma pauvre :(((

C'est déjà pas drôle d'avoir mal mais en plus quand il faut patienter si longtemps, ça n'aide pas à être patient…

Je vais me méfier de nos tables désormais :s

Rétablis-toi vite !

Bisous !

tout1family a dit…

Fais pas bon être malade de ton côté de la planète !

Pour les personnes qui suivent des traitement au quotidien, ce doit être une vraie galère ! Quand on pense que chez nous, ces personnes retournent voir leur toubib généraliste tous les deux ou trois mois, parfois même tous les mois, pour avoir le renouvellement de l'ordonnance !

Et après, pour avoir les médicaments, je crois que ce n'est pas simple non plus surtout coûteux.

Bon rétablissement.

Agnès a dit…

Et ben, dire qu'on trouve que chez nous les médecins et les urgences sont débordés !!
Bon et le tarif dans tout ça ??

Chichi a dit…

c'est gratuit, je suis couverte par la sécurité sociale de là-bas. Juste que j'ai pas le droit encore à la couverture médicaments apparament car je suis pas résidente permanente. Mais faudrait que je me renseigne vraiment. La dernière fois que j'avais regardé, j'avais vu que pour avoir la couverture médicament du gouvernement il fallait que je paie 15$ par mois, mais comme j'ai besoin de rien, j'ai pas cherché plus loin. Donc là, j'avais juste à acheter l'alcool à 70° et une paire de béquilles en location. Mais les anti-douleurs je les ai pas pris, c'est pas si douloureux si je force pas.

anne a dit…

Et bien voilà une journée dont on a envie qu'elle passe très vite alors qu'en fait elle dure, dure longtemps...Dans ces cas là, comme je le dis toujours, occulte la douleur et occupe ton esprit ailleurs ; mais parfois il n'y a pas toujours de quoi s'occuper l'esprit et c'est là que la patience on la perd. Ils n'ont pas pensé à des distractions les psys pendant ces longues heures d'attente ? Il faudrait leur suggérer, je suis sûre que ça fonctionnerait !!

Remets-toi bien vite. bisous.

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